2018 Toutânkhamon

Je m'appelle Lord Carnarvon, je suis Britannique. Voici quelques pages arrachées à mon carnet de voyages pour témoigner de ce que fut l'incroyable découverte du plus grand trésor de tous les temps, la découverte de mon ami l'archéologue Howard Carter...
Photos - Sélection
A l'attention du visiteur pressé qui veut découvrir en quelques instants la qualité de nos spectacles, voici une sélection de quarante photographies qui restituent l'atmosphère si particulière qui règne lors des représentations : magie de la lumière, surprise des effets spéciaux, beautés des costumes, féerie des décors, rebondissements de l'action. Pour en savoir plus, le visiteur curieux pourra consulter la rubrique Médiathèque > Photos spectacles dans le Menu principal.
Écoutez l'histoire !
Appuyez sur le bouton du lecteur audio pour écouter le récit de la découverte du trésor de Toutankhamon par Howard Carter. Il s'agit des quatre voix off qui introduisent les quatre actes : elles permettent de découvrir l'univers sonore de notre spectacle et favorisent une bonne intelligence du mouvement chorégraphié (durée 15'08).
Acte I

Novembre 1918 - Nous sommes à Louxor en Égypte. Ma fortune me permet de passer l'hiver au Winter Palace, sur les bords du Nil où le climat chaud et sec soulage une santé plutôt fragile. Voilà deux semaines que les colons britanniques et le peuple égyptien se réjouissent de l'armistice signé avec la Turquie ; voici à présent qu'une rumeur circule partout dans les souks et sur les places, ici et en Europe : la guerre est finie ! La nouvelle provoque une immense liesse populaire, les façades se pavoisent et une foule joyeuse envahit les rues : c'est la Paix !
Le Winter Palace accueille une clientèle cosmopolite de touristes étrangers, de notables égyptiens en affaires avec les Français encore si nombreux parmi nous. Je pense à Louise, sœur de Paul d'Estournelles de Constant, un Fléchois prix Nobel de la Paix, qui est surtout l'épouse du célèbre égyptologue Gaston Maspéro. Avec ma fille Lady Evelyn, tout juste 20 ans, nous sommes confortablement installés à la terrasse de l'hôtel. Nous prenons le thé dans la fraîcheur du jardin ombragé, sous les flamboyants où s'ébattent les oiseaux. Un bourdonnement incessant de scarabées se mêle au bruit furtif des reptiles. Je dois y retrouver mon ami Howard Carter - et son équipe - que j'ai engagé, il y a dix ans déjà, pour diriger des chantiers de fouilles archéologiques. Depuis plus d'un siècle, une véritable passion pour l'Égypte antique dévore les riches occidentaux. Ils viennent admirer les pyramides, visiter les tombeaux des pharaons et se prendre pour des aventuriers à la recherche d'un monde disparu. Pour ma part, cette passion a été ruineuse. Howard Carter a du talent, il s'est entouré d'une équipe fort compétente : l'architecte Arthur Callender, le chef de chantier Ahmed Girigar, Lucas la scientifique, Merton la journaliste. Carter a de l'instinct et c'est un obstiné qui n'a peur ni des serpents, ni de la chaleur du désert...
Acte II

Pour nous rendre dans la Vallée des Rois, nous devons d'abord traverser le Nil. Nous avons pris place sur des felouques. Sur les rives du fleuve, à l'ombre des saules, des brebis broutent des tiges de papyrus et s'enivrent de fleurs d'agapanthes. Des fellahs, juchés au sommet de palmiers, y cueillent des dattes ; d'autres soulèvent des ballots d'orge ou de blé. Ce sont là des terres fertiles irriguées par les crues du Nil qui a transformé une partie du désert en oasis. Le fleuve sacré semble gardé par des nuées d'oiseaux : flamants et ibis se pressent innombrables sur ses rives. Les oiseaux, d'une immobilité de statues, nous regardent passer l'air morne et dédaigneux comme il convient à des divinités détrônées. Nous posons enfin le pied sur le débarcadère où une foule de fellahs et de portefaix nous entourent et nous proposent leurs services, leurs mulets et leurs chameaux.
À l'ouest, des montagnes dénudées. Le désert n'est pas loin et l'on sent son souffle chaud envelopper la vallée. En quittant la douceur du Nil, nous arrivons sur les versants arides de la montagne où se dressent les ruines sans nombre, les statues tronquées, les colonnades brisées, les nécropoles éventrées de l'ancienne cité de Thèbes. Soudain, sur le ciel blanc, tout poudroyant à cette heure d'une lumière incandescente, se découpe l'entrée de la Vallée des Rois.
Et puis, sur le chantier, les superstitions vont bon train. Carter avait chez lui un canari, un petit oiseau qui me régalait quotidiennement de son chant mélodieux et auquel les hommes étaient attachés. Le petit oiseau était en quelque sorte notre porte-bonheur. Mais il y a peu, un cobra s'est glissé dans sa cage et l'a dévoré. Les ouvriers y voient un sinistre présage. Le cobra est en effet le symbole du pouvoir des pharaons. Un contremaître nous a même mis en garde : nous mourrons comme l'oiseau si nous violons le repos de Toutânkhamon. Nous en avons bien ri et nous n'avons évidemment pas tenu compte de cet avertissement ridicule.
Acte III

26 novembre 1922 - Au matin du 4 novembre, en creusant sous une antique cabane de chantier, les ouvriers ont découvert une marche. Ils ont déblayé un escalier conduisant à une porte de pierre sur laquelle était apposé le sceau d'une nécropole royale. Derrière la porte, un couloir empli de gravats. Au bout du couloir, une seconde porte. Vingt-deux jours d'un pénible labeur et d'une insoutenable patience. Et puis, ce matin, une indicible émotion ! Les mains tremblantes, Carter a pratiqué une petite brèche dans la porte, en haut et à gauche. Il a forcé la pierre avec une tige d'acier qui n'a rencontré que le vide, il a allumé une bougie pour savoir si l'air était toxique. Le courant d'air chaud a fait vaciller la flamme. Lady Evelyn, Callender et moi-même, nous nous tenions derrière lui, nerveusement, attendant quelques mots. Il a bredouillé des paroles inintelligibles. Il est resté là, immobile contre le mur, sans bouger, à la manière d'un homme frappé par la foudre et puis il m'a cédé la place. D'abord, je n'ai rien distingué, puis mes yeux se sont accoutumés à la lumière et lentement les objets qui étaient dans la pièce sont sortis de l'ombre. Il y avait des animaux étranges, des dieux fabuleux et de l'or, partout de l'or. Rien n'a bougé depuis 3000 ans : c'est une antichambre où s'entassent quelques 600 objets d'un trésor inestimable : des hiéroglyphes, des amulettes, des lits funéraires ornés de têtes de lions, des sentinelles noires de jais serties de bronze, un trône en bois doré incrusté de pierreries. Et, partout, le scintillement de l’or, le reflet des pierres précieuses. Le plus extraordinaire trésor jamais découvert. Désormais, plus de doute, c'est le tombeau de Toutânkhamon qui se trouve derrière cette porte.
Mais l'air vicié du tombeau rempli d'exhalaisons fétides nous a donné de terribles maux de tête et des vertiges. Ma très chère fille, Lady Evelyn, a perdu connaissance.
Acte IV

Affiche
Pour entretenir le souvenir de cette soirée et pour en conserver le témoignage dans vos archives familiales, vous pouvez télécharger l'affiche du spectacle (au format PDF). Cliquez sur l'image !
Revue de presse
transporter les gens dans un univers où ils pensent à autre chose que leur quotidien, parfois morose. »
Pour ce gala, dont la première représentation a lieu ce soir à Coppélia, c’est une plongée dans l’Égypte pharaonique qui attend les spectateurs. Un spectacle sur le thème de la découverte de la tombe de Toutânkhamon par Howard Carter et Lord
Carnarvon en 1922, avec, pour l'un des tableaux, un retour dans l’Égypte antique.
À Coppélia, c’est une grosse production qui s’apprête à être présentée au public. « Certains décors sont loués dans plusieurs endroits différents, d’autres sont faits par nous. » Cette année, les costumières ont dû travailler d’arrache-pied pour préparer
les tenues d'environ 400 danseuses et danseurs qui se produiront à trois reprises. « On a fait des recherches historiques en amont, précise Solange Garreau Le Fort, pour les décors, les costumes, la mise en scène, et il y a aussi un peu de création. »
Ces derniers jours, c’était filage et répétition générale en vue de la première représentation. « Depuis quelques années déjà, nous en faisons trois. Avant, avec deux spectacles, il y avait trop d’élèves en coulisses et on jouait à guichets fermés. Vendredi soir, samedi soir et dimanche après-midi, ce ne sera pas trois fois les mêmes élèves. Mais le même spectacle. D’où une surcharge de travail ». Durée du spectacle : deux heures sans l’entracte. Il reste des places.
Ce gala de fin d’année, « c'est important, assure Solange Garreau Le Fort, il récompense le travail des élèves, quel que soit le niveau technique, les qualités naturelles. Du plus petit au plus grand. » Les plus jeunes sur scène, ceux des cours d’éveil, sont âgés de quatre ans. La prof de l'Espace Danse y tient beaucoup : « Je trouve que c'est quelque chose qui se perd aujourd’hui, alors que le travail doit
être récompensé. »
Un lien entre la découverte de la tombe de Toutânkhamon et la ville de La Flèche ? C'est ce qu'a découvert Solange Garreau Le Fort en préparant le spectacle et en se
replongeant dans cette histoire. Il faut en fait remonter à 1906. Cette année-là, l'égyptologue français Gaston Maspéro présente Howard Carter à Lord Carnarvon. L'archéologue découvrira 16 ans plus tard la célèbre tombe du jeune pharaon, grâce aux fonds du comte de Carnarvon. Or, Gaston Maspéro est le mari de Louise d'Estournelles de Constant, sœur de Paul, originaire de La Flèche. Quand l'histoire mène des bords du Loir à ceux du Nil.